Téléchargez l’article au format PDF
Retour sur la Biennale européenne du patrimoine urbain
AAI, Atelier d’Architecture Itinérant
Maude ANTOINE — architecte, Alice LHOSTE — professeur en arts appliqués — architecte, Marion MITTLER — architecte — ingénieure, Fanny VIDAL — architecte — ingénieure
L’atelier métropolitain de Toulouse qui s’est tenu au Quai des Savoirs a fait appel à une équipe pluridisciplinaire (architectes, graphistes, designer, artisans, bénévoles…) afin de concevoir et d’organiser une scénographie qui soit au service des participants et des sujets abordés. La scénographie a été conçue par les jeunes architectes toulousaines de l’Atelier d’Architecture Itinérant.
Pour accueillir les différents temps de cet atelier (travaux étudiants, conférences, débat entre élus, remise d’un prix littéraire…), la scénographie a d’abord été pensée comme un lieu modulable. Elle a par ailleurs été construite dans une dynamique de circuit court, c’est-à-dire presque entièrement à partir de matériaux de réemploi. Les scénographes ont utilisé une démarche de conception inversée partant de matériaux et de déchets collectés pour imaginer le projet. Il s’agit d’y voir les multiples potentialités, car comme l’affirme l’architecte Jean-Marc Huygen « le déchet n’existe pas, seul existe notre regard étroit et discipliné sur les choses matérielles ». Cette démarche répond avant tout à la volonté du Dialogue métropolitain d’investir sur le savoir-faire des personnes plutôt que sur la matière neuve et de privilégier l’économie de moyens par l’utilisation de matériaux dévalués.
Une démarche de conception inversée partant de matériaux et de déchets collectés
Les acteurs du patrimoine ont comme ambition de transmettre l’existant en l’adaptant sans en ignorer l’essence. La conception à partir de matériaux récupérés s’inscrit dans cette même idée, partir de l’existant devenu inadapté et le transformer. C’est en cela que la scénographie (contenant) se met au service de la Biennale (contenu) puisque toutes deux se fondent sur le « déjà-là ». Il s’agit aujourd’hui de le considérer avec une vision contemporaine, de « regarder les choses banales avec un regard inhabituel » comme l’affirme le designer italien Vico Magistretti. Ainsi, les paravents d’exposition, les tables, les bancs et autres installations modulables ont été fabriqués grâce à des matériaux récupérés et jugés sans valeur initiale. L’espace ainsi construit a permis de vivre les questions du patrimoine urbain aussi bien qu’avec une scénographie flambant neuve, le bon sens en plus !
Une scénographie à partir de matériaux de réemploi :
- 2,5 mois de travail
- 1,4 km de bois de palettes reconditionné et réassemblé
- 72 % de matériaux de réemploi 100 % des installations réutilisées après la Biennale
En savoir plus : www.labiennale.fr
photo © AAI